
Frère Philippe Verdin
Couvent Saint-Thomas-d'Aquin à Lille
Frère Philippe Verdin
Couvent Saint-Thomas-d'Aquin à Lille
“Aujourd’hui, dans l’évangile, Jésus nous supplie de prier sans nous lasser. Que notre dimanche soit une joyeuse et fervente prière à Dieu, lui qui écoute la prière de ses enfants.
Évangile
Luc 18, 1-8
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples une parabole sur la nécessité pour eux de toujours prier sans se décourager : « Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait pas Dieu et ne respectait pas les hommes. Dans cette même ville, il y avait une veuve qui venait lui demander : ‘Rends-moi justice contre mon adversaire.’ Longtemps il refusa ; puis il se dit : ‘Même si je ne crains pas Dieu et ne respecte personne, comme cette veuve commence à m’ennuyer, je vais lui rendre justice pour qu’elle ne vienne plus sans cesse m’assommer.’ »
Le Seigneur ajouta : « Écoutez bien ce que dit ce juge dépourvu de justice ! Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? Les fait-il attendre ? Je vous le déclare : bien vite, il leur fera justice. Cependant, le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »
La question qui résonne à la fin de cet évangile est terrible : « le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » On dirait que l’angoisse de Jésus répond à notre angoisse. Car nous nous posons une question similaire : « Jésus sera-t-il là quand j’aurais besoin de lui ? Puis-je lui faire confiance ? Sera-t-il fidèle ? »
Nous sommes comme deux amoureux transis : Jésus a besoin de nous, de notre foi ; et nous, nous avons besoin de lui, de son soutien, de sa miséricorde ! Mais nous sommes inquiets et lui aussi est inquiet. Alors que la foi, c’est justement faire confiance. Croire que, quoi qu’il arrive, l’alliance ne sera pas rompue du côté de Dieu. Il est fidèle. Pouvons-nous en dire autant ? Pouvons-nous répondre, droits dans nos bottes : « Oui Seigneur, quand tu viendras, il y aura des gens qui t’espéreront, des amis qui seront dans l’attente et qui t’accueilleront avec des cris de joie » ?
Le nombre étonnant, bouleversant des nouveaux baptisés adultes cette année - 17 000, une hausse de 45 % en un an - nous apporte une note d’espérance. Et puis au couvent de Lille, nous accueillons les novices dominicains, des jeunes impatients de prêcher l’amour de Dieu par toute leur vie. Ils sont fervents, amoureux de la vérité et bourrés de talents. Il y a donc de quoi se réjouir ! Oui Seigneur, ils sont nombreux les signes de la foi brûlante ! Alors, c’est vrai que ces signes sont discrets, car la foi est une histoire d’amour, pudique, dont on témoigne timidement. La foi est un don. Parfois, on n’ose pas trop la montrer, par scrupule : pourquoi c’est moi, et pas ma voisine de palier, que l’Esprit Saint a visité ? On craint de faire des jaloux !
La question que Jésus pose à la fin de l’évangile d’aujourd’hui n’est pas posée par ignorance, de la part de Jésus mais pour qu’en formulant notre réponse, nous fassions la vérité en nous-mêmes. C’est une vérification, un appel par lequel la vérité se fait, non pas en lui, qui n’en a pas besoin, mais en nous.
Il faut que l’interrogation de Jésus devienne pour nous, aujourd’hui, un aiguillon. Il faut qu’elle nous réveille. N’avons-nous pas enfoui notre foi, ce trésor inestimable, sous la terre ? Ou sous le confort douillet d’une certitude tranquille ? Je crois, c’est bien, ça me suffit. Il s’agirait peut-être de déterrer notre pactole et de le partager. Jésus réclame des témoins brûlants, pas des rentiers de la foi !
Comment me présenterai-je devant le Seigneur, quand je paraîtrai tout timide devant lui après la mort, au seuil du jardin ? Je fais confiance dans la prière de mes frères et sœurs dans l’Église. Je fais confiance en la miséricorde de Jésus. Sa foi sera notre foi, sa confiance sera notre confiance, ses vertus seront les nôtres parce que nous deviendrons pareils à lui quand nous le verrons tel qu’il est !
Oui Seigneur, ne regarde pas nos péchés, mais la foi de ton Église ! Oui, Seigneur, je crois ! Mais viens au secours de mon peu de foi !
Notre Père qui es aux cieux,
Que ton nom soit sanctifié,
Que ton règne vienne,
Que ta volonté soit faite
Sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd'hui
Notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses
Comme nous pardonnons aussi
À ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation,
Mais délivre-nous du mal.
Car c’est à toi qu’appartiennent
Le règne, la puissance et la gloire
Pour les siècles des siècles.
Amen
Interprété par les Fraternités Monastiques de Jérusalem
Extrait du CD Cantate Jerusalem
℗ ADF-Bayard Musique
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À vous la parole
19 commentaires
Rédiger un commentaire« je suis depuis 7 mois, dans une résidence autonomie (une quarantaine de personnes) ou nous avons la chance d'avoir une belle chapelle. Deux dimanches par mois le Père Devert, fondateur d'Habitat et H... »
Marie Thérèse - 19 octobre 2025 - 17:06
« J’apprécie beaucoup les réflexions apportées par les Pères.
Ça me rejoint beaucoup. Merci »
Thérèse Desfossés - 19 octobre 2025 - 16:02
« Dernière phrase de l'évangile: pas évidente. Comme c'est souvent le cas, le lien entre la fin d'un passage évangélique et le reste du passage est obscur. Comme si les conclusions des différents extrai... »
rencachaine - 19 octobre 2025 - 15:30
« Merci fr Philippe et toute l'équipe qui oeuvre pour cette liturgie de la Parole dominicale. En plus de la Parole quotidienne, dimanche dans la ville me nourrit. Par la qualité des lecteurs et des chan... »
« Bonjour
Je ne trouve pas le lien vers le chant du psaume de ce jour. Pouvez-vous m’éclairer.
Merci et bon dimanche à toute l’équipe.
Bernadette
»
Bernadette - 19 octobre 2025 - 11:33
« Bonjour,
Je ne suis pas chrétien, et j'ai pour habitude de dire : mon église, ma mosquée, ma synagogue, mon temple sont dans mon coeur et nul part ailleurs.
Pour moi la foi c'est avant tout l’estime d... »
Hervé - 19 octobre 2025 - 9:10