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Dans trois jours, Noël.

Un nouveau-né, un nouvel Adam pour mettre au monde la création nouvelle à laquelle aspire le ‘vieil homme’ en nous, usé par le péché.


Voir première lecture, deuxième lecture et psaume

Évangile

Matthieu 1, 18-24

Voici comment fut engendré Jésus Christ : Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ; avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint. Joseph, son époux, qui était un homme juste, et ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la renvoyer en secret. Comme il avait formé ce projet, voici que l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » Tout cela est arrivé pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par le prophète : Voici que la Vierge concevra, et elle enfantera un fils ; on lui donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec-nous ».
Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse. 

Prédication

Jésus, le nouvel Adam
par Frère Jean-Pierre Mérimée
Écouter la prédication

L’évangile de Matthieu s'ouvre par ce titre : livre de la Genèse de Jésus Christ fils de David, fils d'Abraham. Et cela bouleverse la perspective de l'histoire du peuple élu parce que Matthieu, comme tout bon juif, aurait raconté cette histoire en mettant au centre Moïse avec le Sinaï et le don de la loi et l'organisation du culte autour du Temple. Mais Matthieu a rencontré Jésus et toute sa perspective s'est déplacée.  

Matthieu voit le dessein de Dieu s'orienter vers Jésus. À partir des promesses faites à Abraham, à David et aux exilés, il suit la ligne de crête la plus spirituelle de l'histoire. Il voit mûrir au long des siècles les fruits des béatitudes : la Terre, le Royaume, la Résurrection.

Ce n'est pas par hasard que les Pères de l’Église ont placé cet évangile en premier. Il constitue une charnière entre les deux Testaments, éclairant l'Ancien à la lumière du Nouveau, enracinant le Nouveau dans l’Ancien. La Généalogie n'est pas qu’une simple liste d'ancêtres. Jésus prend ainsi la place d'Adam inaugurant une nouvelle Création.

La longue liste de ses ascendants rappelle que c'est vers lui que s'ordonne rétrospectivement toute l'histoire du peuple d'Israël. Ce ‘dernier Adam’ comme l'appelle Paul (1 Co 15, 45) est aussi le premier d'une humanité restaurée en son élection dans le dessein de Dieu.

Personne n'a mieux senti que Matthieu l'accomplissement, la continuité, l'achèvement de l'Ancien Testament dans le Nouveau et en même temps la rupture entre les deux : le rejet de ceux qui ont rejeté Jésus, le vrai Roi.

Dans l'évangile d'aujourd'hui, c'est l'ange du Seigneur qui précise les modalités de l'action de Dieu dans la naissance de Jésus, en s'inspirant du passage d'Isaïe : « Voici que la Vierge concevra et elle enfantera un fils. On lui donnera le nom d'Emmanuel qui se traduit ‘Dieu avec nous’. »

Jésus vient combler l’attente millénaire de son peuple. Frappés par la sainteté, l'autorité, la puissance de ses paroles, ses auditeurs s'interrogent : « N'est-il pas lui le Messie ? » (Jn 4, 26) ou ce qui revient au même : « N'est-ce pas le fils de David ? » (Mt 12, 23).  L’évangile donne une solennité particulière à la profession de foi de Pierre : « Tu es le Messie ». Cette foi est authentique mais elle reste imparfaite car le titre de Messie risque encore d'être entendu dans une perspective de royauté temporelle. Quand, dans son procès religieux, le grand prêtre met Jésus au défi de dire s'il est le Messie, sans repousser ce titre, Jésus l'interprète aussitôt dans une perspective transcendante :  Il est le Fils de l'Homme destiné à siéger à la droite de Dieu (Mt 26, 60). C’est seulement après sa résurrection que les disciples pourront comprendre ce que recouvre les appellations de Messie, de Christ : « Ne fallait-il pas que le Christ endure sa souffrance pour entrer dans sa gloire ? »

Nouvel Adam, Jésus nous ouvre le chemin d’une vie nouvelle, restaurée dans sa dignité première. Nous sommes le peuple qui souffre en communion avec son Sauveur pour un peu de temps avant de le rejoindre dans la gloire de la résurrection bienheureuse.

Et tout cela n’est possible que par cet acquiescement simple de Joseph aux propos de l’ange : c’est lui qui donnera à Jésus son nom et prendra chez lui la Vierge Marie, son épouse.

Nouvelle naissance, nouvel Adam pour une vie nouvelle, c’est ce que chacun de nous peut demander à être et à vivre en ce temps proche de Noël, en ce temps où nous avons devant nous, aujourd’hui peut-être, tant d’impasses, tant de situations impossibles à régler. Comme Joseph, nous sommes dans l’urgence d’inventer du neuf, dans l’acquiescement simple et joyeux de la Vie !

Chant

Tu es Saint, Dieu
Écouter le chant

Tu es saint Dieu, Tu es saint Fort,
Saint Immortel, prends pitié de nous !

Tu as marqué nos fronts, Seigneur,
De la lumière de ton Visage :
Nous Te louons pour ton Amour,
Car Tu es proche et Tu nous vois.

Dieu trois fois Saint, nous Te louons,
Saint est le Père Source de toute sainteté,
Saint est le Fils Image du Père invisible,
Saint est l’Esprit qui sanctifie la création.

Interprété par les Fraternités Monastiques de Jérusalem
℗ ADF-Bayard Musique

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